🧪 Test de Wasserman – Épreuve d’effort cardiopulmonaire (CPET)
📌 Objectif
Évaluer de façon intégrée les capacités cardiaques, pulmonaires et métaboliques de l’athlète lors d’un effort progressif jusqu’à l’épuisement, afin de déterminer :
- la VO₂ max (consommation maximale d’oxygène),
- les seuils ventilatoires 1 et 2,
- les équivalents ventilatoires (VE/VO₂ et VE/VCO₂),
- la réserve aérobie et la réserve anaérobie.
⚙️ Matériel nécessaire
- Un ergocycle (Monark ou équivalent) ou un tapis roulant motorisé.
- Un analyseur de gaz respiratoires (masque facial relié à un débitmètre et à un capteur O₂/CO₂).
- Un moniteur ECG (au minimum 3 dérivations) et/ou une ceinture cardio.
- Un système de mesure de la ventilation (débitmètre volumétrique).
- Un logiciel d’acquisition pour enregistrer en continu la puissance, la fréquence cardiaque, la ventilation, le VO₂ et le VCO₂.
- Chronomètre de secours et fiche de relevé manuel.
📝 Protocole type
- Installation et calibration
- Calibrer le gazmètre et le débitmètre, vérifier la qualité du signal ECG et respiratoire.
- Installer l’athlète avec le masque et la ceinture cardio.
- Échauffement
- 5 à 10 min à faible intensité (30–40 % de la puissance cible), cadence confortable.
- Phase de test
- Protocole palier : augmenter la charge de 20–30 W toutes les 2–3 min (ou sur tapis, augmenter vitesse/inclinaison selon le protocole Bruce modifié).
- Alternative rampa : augmentation continue et progressive de 15–25 W/min sans paliers fixes.
- Le sujet poursuit l’effort jusqu’à atteinte de l’un des critères d’arrêt (voir ci‑dessous).
- Critères d’arrêt (au moins un)
- Plateau de VO₂ malgré l’augmentation de la charge.
- Quotient respiratoire (RER) supérieur à 1,10.
- Fréquence cardiaque atteignant au moins 90 % de la FC max théorique (220 – âge).
- Apparition de symptômes (vertiges, douleur thoracique, essoufflement extrême).
- Récupération
- 5–10 min de retour au calme à faible charge, relevé des constantes (FC, tension, sensations).
📊 Évaluation
- VO₂ max : exprimée en ml·kg⁻¹·min⁻¹, elle reflète la capacité aérobie. On considère généralement qu’une VO₂ max supérieure à 56 ml·kg⁻¹·min⁻¹ chez un homme de 20–29 ans est excellente, tandis qu’une valeur située entre 42 et 46 ml·kg⁻¹·min⁻¹ est dite “moyenne”. Chez la femme de la même tranche d’âge, on vise au‑dessus de 48 ml·kg⁻¹·min⁻¹ pour un niveau excellent, et 35–39 ml·kg⁻¹·min⁻¹ pour la moyenne.
- Seuil ventilatoire 1 (VT1) : correspond au début d’une hyperventilation modérée, souvent observé lorsque l’athlète atteint environ 55–60 % de sa VO₂ max.
- Seuil ventilatoire 2 (VT2) : hyperventilation marquée, reflétant un stress métabolique important, survenant généralement autour de 75–85 % de la VO₂ max.
- Équivalents ventilatoires (VE/VO₂ et VE/VCO₂) : valeurs basses indiquent une meilleure efficacité respiratoire, c’est‑à‑dire moins de ventilation pour un même volume d’oxygène consommé ou de CO₂ éliminé.
- Courbes physiologiques (VO₂, VCO₂, VE, FC vs charge ou temps) : analysées pour détecter d’éventuelles anomalies (plateaux prématurés, décalage des seuils, réponse cardiaque exagérée).
✅ Recommandations
- Effectuer le test toujours dans des conditions homogènes (même heure, température, hydratation).
- Respecter un repos de 48 h complet avant l’épreuve.
- Informer et obtenir le consentement éclairé du sujet, vérifier l’absence de contre‑indications médicales.
- Conserver un backup manuel des données critiques (paliers, FC, observations cliniques).
🌟 Interprétation des performances
- Un coureur de fond d’endurance atteignant un VT2 tardif (autour de 85 % de VO₂ max) montre une excellente capacité à retarder l’accumulation lactique.
- Un cycliste avec un VE/VO₂ bas et une VO₂ max élevée bénéficie d’une meilleure économie respiratoire, donc d’une plus grande endurance à haute intensité.
- Le décalage des seuils (par rapport à la VO₂ max) ou l’apparition prématurée d’un plateau de VO₂ peut orienter le programme d’entraînement vers le renforcement de la capacité aérobie ou une meilleure gestion de l’effort.